La fin d’un monde. Les Suisses ont découvert hier que même leurs indestructibles banques avaient besoin d’une bouée de sauvetage. Une onde de choc a traversé le pays après l’annonce par le ministère des Finances et la Banque nationale suisse (BNS), d’un plan de soutien massif au premier groupe bancaire du pays, UBS, éreinté par la débâcle. La banque va augmenter son capital de 4 milliards d’euros via l’émission d’obligations souscrites par la Confédération.
Scandale.Au terme de l'opération, l'État possédera 9,3 % du capital. UBS va aussi transférer 45 milliards d'euros d'actifs toxiques dans une nouvelle entité contrôlée par la banque centrale. Il y a moins d'une semaine, les autorités fédérales de Berne se réjouissaient encore : la crise financière paraissait s'être arrêtée aux frontières, la Suisse étant beaucoup moins touchée que ses voisins. Les deux géants bancaires helvétiques UBS et Credit Suisse juraient pouvoir tenir bon sans l'intervention de l'État, pratique honnie dans cette contrée historiquement libérale.
Authentique révolution, le gouvernement fédéral aura, en échange de son ballon d’oxygène, son mot à dire sur les rémunérations et autres bonus des dirigeants de l’établissement - le précédent patron de UBS, Marcel Ospel, faisait scandale avec ses revenus avant sa destitution en avril. En 2006, il avait empoché 16 millions d’euros.
Depuis plusieurs mois, UBS danse sur le volcan de ses ambitions déchues : sous l’ère Ospel, la banque d’affaires du groupe a vo