Les industriels français sont encore loin d’être aussi nombreux que leurs homologues allemands à pré-enregistrer auprès de l’Agence européenne d’Helsinki les substances chimiques qu’ils produisent ou importent, mais ils semblent commencer à réaliser l’importance de l’enjeu. Début octobre, quatre mois après la mise en œuvre de la réglementation européenne Reach, les entreprises françaises représentaient 10 % des sociétés du Vieux Continent qui, tous secteurs confondus, avaient envoyé leur dossier à Helsinki.
Brosse à dents. Un chiffre pas si élevé si on considère que l'industrie chimique hexagonale est la deuxième plus performante en Europe derrière celle de l'Allemagne, mais un chiffre en hausse par rapport à début septembre (6 %). «On a tout fait pour sensibiliser les industriels, le ministère de l'Ecologie aussi, cela porte ses fruits, mais un peu tard, nous a expliqué Jean Pelin, le directeur général de l'Union française des industries chimiques. Des grandes entreprises ne se sont réveillées qu'en septembre».
Reach - qui signifie enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques - a pour but d'instaurer une nouvelle politique européenne dans un secteur en pleine explosion. A partir du 1er décembre, toute substance fabriquée ou importée en Europe devra être obligatoirement enregistrée par la nouvelle agence des produits chimiques, et son innocuité prouvée. Faute de quoi, elle sera retirée du marché. Un enjeu commercial énorme