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Les femmes, remède au krach

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Le travail dans tous ses états. Le jeudi, une histoire de conflit, de mutation ou de promotion sociale
publié le 23 octobre 2008 à 6h51

Au lieu de renflouer l'économie à coups de milliards d'euros, mettez plutôt des femmes dans les directions. Une étude de l'Observatoire de la féminisation des entreprises du Ceram Business School montre que plus l'encadrement d'une entreprise est féminin, moins son cours de Bourse a chuté cette année. Hermès ou LVMH (où les femmes représentent plus de 50 % de l'encadrement) ont moins souffert qu'Arcelor-Mittal ou Saint-Gobain. Et le cours de BNP Paribas (taux de féminisation de l'encadrement : 38,7 %) a chuté de 19,34 % depuis janvier, contre - 50,41 % pour le Crédit agricole (taux de féminisation : 16,16 %). Difficile de faire de 40 entreprises un échantillon représentatif. Certains y verront une coïncidence. Michel Ferrary, professeur au Ceram, écrit que «les femmes tendraient à prendre des décisions moins risquées. Lors d'un krach, les marchés […] sanctionneraient les stratégies plus audacieuses et dangereuses des hommes».

Curieux. C'est justement cette prudence qui pénaliserait, en France, les femmes voulant créer une entreprise. Selon l'Association pour l'emploi des cadres, en novembre 2007, seuls 28 % des entrepreneurs de PME étaient des femmes. Au départ pourtant, elles seraient aussi nombreuses que les hommes à vouloir monter leur boîte. «Il y a très souvent une autolimitation des femmes dans l'emprunt, estime Monique Halpern, de l'Adief. Cette association, née dans les années 80 pour accompagner les femmes dans leur projet, organisait mardi avec Advanci