Deux prévenus condamnés et sept autres acquittés : le verdict est tombé, dans la nuit de mercredi à jeudi, au Palais de justice d'Abidjan dans l'affaire des déchets toxiques du Probo Koala. L'affréteur du bateau, la société Trafigura, était le grand absent de ce procès : l'Etat ivoirien avait en effet renoncé à toute poursuite à la suite d'un accord à l'amiable signé avec la multinationale dirigée par des Français.
Mercredi soir, la cour d'assises d'Abidjan a condamné à vingt ans de prison le principal accusé, le Nigérian Salomon Ugborugbo, le patron de la petite société Tommy qui avait déversé, en août 2006, à l'air libre dans différents quartiers d'Abidjan 528 m3 de slops (résidus du nettoyage des cales). Essoin Kouao, un agent de la société consignataire du Probo Koala au port d'Abidjan, devra, lui, purger cinq ans de réclusion pour avoir fourni les coordonnées de Tommy à la filiale ivoirienne de Trafigura, Puma Energy.
Parmi les acquittés, figurent trois douaniers, qui apparaissaient comme de parfaits lampistes. En revanche, certains observateurs s'étonnent de la relaxe dont a bénéficié l'ancien commandant du port d'Abidjan. Ce dernier avait laissé le Probo Koala repartir alors que le scandale des déchets avait déjà éclaté en Côte-d'Ivoire. Le déversement sauvage de ces boues toxiques a fait, officiellement, 17 morts et des milliers de blessés.
Dédommagements. Durant le procès, les avocats de la défense ont longuement mis en cau