Les dirigeants de plusieurs pays africains devraient recevoir prochainement une visite désagréable de leur ambassadeur de France. Il leur sera annoncé que la France, pour raison budgétaire, va couper le robinet d'une partie des aides publiques au développement (APD) pour 2009. C'est l'ONG Oxfam qui a levé le lièvre, interceptant un document qui fait déjà grand bruit dans le monde de l'aide au développement. Le projet de télégramme charge la diplomatie française en Afrique de porter une mauvaise nouvelle : «La limitation des autorisations d'engagement disponibles dans la loi de finances 2009-2010 va conduire l'AFD [Agence française de développement, ndlr] à suspendre sine die l'instruction d'un certain nombre de financements de projets de subvention, dont l'octroi était prévu entre aujourd'hui et 2009.» Dans un contexte de recul généralisé de l'APD, la France a résolument pris le parti de rompre avec la jurisprudence Chirac de hausse (- 15 % en 2007). Pour favoriser le soutien au secteur privé.
Santé. Les engagements pris pour 2008 seront respectés, mais le robinet sera ensuite largement fermé. Le document liste 55 projets principaux qui feront les frais du tour de vis budgétaire (essentiellement en Afrique subsaharienne). Des projets aussi «accessoires» que l'aide à la santé, l'agriculture ou l'éducation, dans des pays aussi «prospères» que le Bénin, la République démocratique du Congo, le Mali ou Madagascar. Selon Oxfam, pour la seule Afrique de l'Ouest,