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Libération

Sanofi-Aventis renonce à vendre sa pilule antiobésité en Europe

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publié le 25 octobre 2008 à 6h51

Ce devait être la pilule miracle à 3 milliards d’euros de revenus par an pour Sanofi-Aventis, le numéro 4 mondial franco-allemand de l’industrie pharmaceutique. Depuis hier, la vente du médicament anti-obésité Acomplia a été suspendu dans l’Union européenne. Et pourrait l’être dans le reste du monde pour ne jamais plus reprendre.

Blockbuster. Motif de ce flop monumental ? Une recommandation de retrait des autorités sanitaires européennes (EMEA), après la confirmation que les patients sous Acomplia ont deux fois plus de risques de souffrir de troubles psychiatriques. «Les risques sont désormais supérieurs aux bénéfices que le médicament peut apporter au patient», ont-elles conclu. Pour Sanofi, qui a mis en place une cellule de crise pour informer patients et médecins, ce revers a tout d'un coup de grâce. Son présumé «blockbuster» devait compenser les milliards de revenus perdus dans la bataille des génériques. Et a coûté sa place au directeur général, Gérard Le Fur.

L’enterrement de l’Acomplia a commencé en juin 2007, lorsque les autorités sanitaires américaines ont refusé de l’autoriser pour les mêmes motifs. Requalifié pour être prescrit à des patients à la fois obèses et diabétiques, jamais utilisé pour le sevrage tabagique comme l’espérait le laboratoire, l’Acomplia n’a généré sur les neuf premiers mois de 2008 que 81 millions d’euros de recettes. Une goutte d’eau comparée aux douze années (et aux centaines de millions d’euros) de développement de la mo