«Il ne faut répéter les erreurs du passé.» Message martelé à la tribune de l'ONU, le 22 septembre, par Nicolas Sarkozy, adepte de la rupture et d'un nouvel ordre mondial. Il imprime pour l'instant une rupture dans l'aide aux pays du Sud à défaut d'être le héraut d'un autre monde possible. Marche arrière, toute.
Interpellé par Libération le 8 juillet lors du G8 de Hokkaido (Japon), le chef de l'Etat l'avait reconnu. «On est passé, c'est vrai, de 2012 à 2015 dans l'objectif d'atteindre 0,7 % du PIB.» Avant, de rappeler qu'il allait doubler «les engagements financiers» en faveur de l'Afrique, «pour les porter à 10 milliards entre 2008 et 2012». Il disait aussi : «Notre action en Afrique subsaharienne entre 2004 et 2006 a permis à 1,5 million d'Africains d'accéder à l'eau potable et à 2,5 millions à l'électricité, à 4 millions d'enfants d'être scolarisés au niveau primaire», etc. Hommage à son prédécesseur… «Nous allons passer à la vitesse supérieure en faveur de l'Afrique», promettait-il. Histoire de se remettre sur les rails des objectifs du millénaire, comme promis à l'ONU ?
La France accentue plutôt les risques de crash. Aide multilatérale mise à part (via le Fonds mondial contre les pandémies ou le Fonds européen de développement), la mécanique des fluides d’aide bilatérale de la France, en forte baisse, passe par le tuyau du privé ou parapublic. Et l’anémie des projets de services de bases : éducation, santé, eau (lire ci-contre).