Entre responsables historiques et nouveaux pollueurs, la lutte contre le réchauffement est une interminable partie de ping-pong. Vendredi à Pékin, le Premier ministre chinois a appelé les pays développés à «changer leur mode de vie, qui n'est pas durable». Pour Wen Jiabao, les nations riches doivent «assumer leurs responsabilités, et aider les pays en développement à combattre le réchauffement».
Fin octobre, la Chine avait déjà demandé aux plus riches d'accorder 1 % de leur PIB aux pays pauvres pour les aider dans cette lutte. «Ces fonds permettraient d'acquérir des technologies vertes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre», avait expliqué Gao Guangsheng, directeur de la Commission nationale de coordination sur les changements climatiques. Si la Chine appelle ainsi à l'aide, c'est qu'elle peine à enrayer les conséquences de son développement. Depuis 2007, elle détient le record des émissions de CO2, selon un rapport publié en septembre par Global Carbon Project. Le géant asiatique, avec 1,8 milliard de tonnes de CO2 émis, dépasse les Etats-Unis (1,6 milliard de tonnes). La faute à sa politique axée sur le charbon (la production a quasi triplé entre 2000 et 2006). Et à un nouveau mode de vie. Urbains à plus de 40 %, les Chinois vivent dans vingt des trente mégapoles les plus polluées du monde. Conscients du drame écologique, les dirigeants ont promis en 2006 de réduire la consommation énergétique de 20 % par unité de PIB