«Schnapsidee». Littéralement, une idée issue d'une consommation abusive de schnaps. Le verdict de la Bourse était sans appel hier après que le leader des panneaux solaires Solarworld (2 200 salariés et 700 millions d'euros de chiffre d'affaires) a annoncé à la surprise générale son intention de reprendre Opel (30 000 salariés) pour 0 centime, afin de transformer le constructeur en fabricant de voitures propres. A condition bien sûr que l'américain General Motors (GM), maison mère d'Opel, se retire de l'affaire. L'action Solarworld a terminé la journée en recul de 14,5 % au TecDax, l'indice des valeurs technologiques.
Solarworld n'en est pourtant pas à son coup d'essai. Le groupe de Bonn a racheté voici deux ans la filiale «solaire» déficitaire de Shell, et assaini la mariée sortie entre-temps du rouge. Pour la Bourse de Francfort, Solarworld aurait cette fois un handicap de taille à surmonter : sa méconnaissance de l'automobile. «Pour Opel, le deal ne serait pas mauvais, mais pas à ces conditions financières, qui sont inacceptables», estime Ferdinand Dudenhöffer, expert du centre sur la recherche automobile de Gelsenkirchen et considéré, outre-Rhin, le pape du secteur. «Opel a besoin d'un nouveau départ et l'offre de Solarworld doit être prise au sérieux. Bien sûr, il ne s'agirait pas de passer sans transition de la production de voitures conventionnelles à celle de voitures propres. Pour que les choses soient rentables, il faudrait qu'Opel continue à produir