Le business des énergies renouvelables passe-t-il au travers de la crise ? A voir le petit Solarworld tenter d'avaler un constructeur automobile, emblème de l'économie traditionnelle, en pleine période de tourmente financière, on pourrait le penser. Le symbole ne devrait pas déplaire à Jean-Louis Borloo qui, présentant lundi le plan français sur les énergies renouvelables, assurait n'avoir «aucune inquiétude» quant à l'impact de la crise sur le secteur : «Les renouvelables, c'est "le" plan de relance international», a une nouvelle fois martelé le ministre de l'Ecologie, nouveau héraut du «green business».
Flambe. Du côté des professionnels, l'optimisme est plus mesuré. Depuis quelques semaines, entre raréfaction du crédit et retour du pétrole pas cher, plusieurs projets éoliens, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ont été suspendus. Arthouros Zervos, qui dirige l'Erec, le regroupement européen des professionnels des renouvelables, résume le sentiment général : «A long terme, on peut toujours rester optimiste. Mais à court terme il y aura des répercussions, on ne verra pas le même développement que ces dernières années.»
Les chiffres le confirment : pour la première fois après quatre années de flambe, les investissements mondiaux dans les renouvelables devraient baisser de 4 % en 2008, selon la société d'analyse New Energy Finance. Qui estime cependant que «les fondamentaux de croissance du secteur restent robustes». Présente à Paris lundi,