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Libération
Critique

Elles s’emmêlent de quoi ?

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Danse. Balibar et Binoche en ballerines.
publié le 21 novembre 2008 à 10h33
(mis à jour le 21 novembre 2008 à 10h33)

Coup sur coup, deux actrices, Jeanne Balibar et Juliette Binoche, en couples chorégraphiques, respectivement avec Boris Charmatz et Akram Khan, font leurs premiers pas sur la scène de la danse contemporaine, en l’occurrence au très renommé théâtre de la Ville. Le public afflue, l’enjeu est de taille.

Est-ce qu’une actrice, qui a déjà conscience de son corps et de ses débordements, peut faire mieux qu’une danseuse ? Soit danser, conceptuellement et physiquement ? C’est-à-dire réaliser le rêve de mille petites Juliette et Jeanne promises par leurs mères (consentement du père ajouté à leur propre désir) à la belle discipline qu’est la barre ? Les deux sont plus malignes. Même si Balibar se plia à l’entraînement dix ans de sa vie, elle sut s’en détacher. Pour mieux y revenir. Y venir, en ce qui concerne Binoche.

La première interprètait jusqu'à la semaine dernière une chorégraphie de Boris Charmatz dans la Danseuse malade ; la deuxième une chorégraphie d'Akram Khan, In-I. Impossible d'être indulgent. Tout est truqué, indigent, hautain (Balibar-Charmatz), naïf (Binoche-Khan). Pas grand-chose à comprendre, à retenir, défendre. Elles se mêlent de quoi, en somme ? Elles s'emmêlent les pinceaux. Surtout Binoche, qui signe parallèlement un volume de portraits, souvent d'elle-même, par elle-même : Portraits In-Eyes.

On imagine les laissées-pourcompte qui n'ont pas eu le droit au plateau cette année… Ségolène Royal, après ses stances au Zénith, eût pu accéder à u