«Les problèmes de l'appareil reproducteur masculin sont aujourd'hui potentiellement aussi graves que le réchauffement climatique», assène le professeur danois Niels Skakkebaek, directeur de recherche à l'hôpital universitaire de Copenhague, l'un des principaux intervenants du captivant documentaire présenté par Arte demain soir, «Mâles en péril».
Dans les pays industrialisés, on observe depuis cinquante ans une diminution de l’ordre de 50 % du nombre et de la qualité des spermatozoïdes, un doublement de l’incidence du cancer des testicules et une multiplication de certaines malformations génitales chez l’homme. Ce que retrace le documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, c’est l’extraordinaire aventure de la poignée de chercheurs, européens et américains qui ont tenté, depuis quinze ans, de comprendre et de relier ces faits, puis de les expliquer.
Extrait vidéo de "Mâles en péril" :
Des molécules qui miment nos hormones
Au banc des accusés, de nombreuses molécules chimiques auxquelles nous sommes tous exposés dans notre vie quotidienne et qui interagissent avec les hormones, perturbant certaines fonctions : croissance, développement, comportements, reproduction, production, utilisation et stockage de l’énergie.
Baptisées «perturbateurs endocriniens», ces molécules de synthèse peuvent imiter, gêner, voire entraver l'action d'une hormone naturelle. Il s'agit, par exemple, des PCB, des retardateurs de ?amme, des phtalates, des pesticides ou encore d'œstrogènes synthétiques