L'arrêt de mort du thon rouge en Méditerranée a-t-il été signé à Marrakech ? Pour les ONG, c'est clair : le consensus trouvé après une semaine réunion de l'Iccat (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) se solde par un échec cuisant. Point central de la négociation, les quotas, ou TAC (Totaux autorisés de capture) en langage officiel. Le TAC pour le thon rouge était de 28 500 tonnes en 2008. A l'issue de la réunion, il a été fixé à 22 000 tonnes pour 2009 et 19 950 en 2010. 56 % de ces quotas iront à l'Union européenne, le reste se partageant entre les autres membres de l'Iccat (1). Une baisse de 30 % mais un niveau encore bien trop élevé, estime Charles Braine, du WWF : «Les membres de l'Iccat n'ont même pas respecté les recommandations de leurs propres scientifiques, qui souhaitaient un niveau maximum de 15 000 tonnes. C'est une décision scandaleuse.»
Exceptions. Les ONG réclamaient un moratoire de trois ans ou de descendre immédiatement à un seuil de 8 500 tonnes, qui permettrait selon les scientifiques de reconstituer la ressource d'ici dix ans. Leur principale cible : l'Union européenne, qui a fini par imposer ses vues au camp des «Etats raisonnables» (Etats-Unis, Canada, Brésil…), prêts à suivre les scientifiques.
La Commission assure pourtant que ce consensus va dans le bon sens. «Cette réduction des TAC fait partie d'un paquet de mesures, justifie la porte-parole du commissaire européen à la Pêche, Joe Borg.