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Libération
Portrait

Un énarque atypique à la tête de Greenpeace France

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Ecologie. Avec Robert Lion, l’association s’offre un homme de réseau.
publié le 27 novembre 2008 à 6h51

Un mini événement s’est produit samedi que personne n’a vraiment relevé : Greenpeace France a nommé à sa tête un énarque et inspecteur des finances, Robert Lion. Cela signifie-t-il que l’organisation écologiste rentre dans le rang et s’institutionnalise ? Oui et non.

Non, si l'on regarde la personnalité du haut fonctionnaire en question, totalement atypique. Robert Lion, 74 ans, a fait partie des experts que François Mitterrand réunissait à la fin des années 1970 pour préparer son programme. Il était alors délégué général de l'Union des HLM tout en planchant sur la création de l'Agence pour les économies d'énergies qui deviendra l'Ademe («Nous avons réduit de 30 % les charges de chauffage de 900 000 HLM entre 1975 et 1980», s'enorgueillit-il). Il fut ensuite directeur de cabinet du premier chef de gouvernement socialiste, Pierre Mauroy, avant d'être nommé, à la demande de Mitterrand, patron de la Caisse des dépôts et consignations.

Fibre sociale. Financier des collectivités locales, il lance des tas de programmes pour encourager, à une époque où ce n'est franchement pas dans l'air du temps, les économies d'énergie et les renouvelables. C'est que Robert Lion n'est pas qu'un serviteur de l'Etat. Il a une fibre sociale et environnementale, dont il a d'ailleurs du mal à définir l'origine. C'est comme ça. «J'ai toujours été réticent vis-à-vis du nucléaire, sans que ce sentiment soit vraiment étayé, dit-il. En 1981, avec Mauroy, on avait de grands débats sur