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Libération

Une charge trop directe contre l’AFD

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Les propos de Joyandet sur l’agence française de développement sont critiqués.
publié le 29 novembre 2008 à 6h51

Alors que Nicolas Sarkozy s'offre une visite éclair à Doha pour donner le change et tenter de rassurer l'Afrique sur les promesses non tenues d'aide de la France - et de l'Europe -, son secrétaire d'Etat, Alain Joyandet s'en prend (lire ci-contre) au principal opérateur de la coopération : l'Agence française de développement (AFD). Avec une virulence, note un expert, «jamais vue depuis la création de l'agence», il y a soixante ans.

«Démantèlement». Pourquoi une telle sortie contre cet établissement public qui améliore les conditions de vie des populations et fait germer des graines de croissance ? On peut, on doit critiquer l'AFD. Fustiger les lourdeurs bureaucratiques (décaissement des prêts par exemple) d'une administration de 1 000 personnes. «C'est vrai, note Sébastien Fourmy, d'Oxfam. Mais sur le terrain, l'AFD est efficace et tente de promouvoir un développement basé sur la préservation des services publics [santé, eau, éducation, ndlr]». Paradoxe : alors que la Banque mondiale et le FMI assurent vouloir sanctuariser ces secteurs assiégés, après des décennies de plans d'ajustement structurels, le 20, rue Monsieur à Paris (siège de la Coopération) milite pour «un transfert de l'aide française vers le secteur privé», reconnaît un conseiller de Joyandet. Booster le secteur privé n'est pas un problème, dit-on à l'AFD. «Mais jamais depuis 1960 on n'avait connu un tel démantèlement des subventions aux pays d'Afrique subsaharienne.»