Sale temps pour la lutte contre le changement climatique. La quatorzième conférence sur le climat de l'ONU, qui se déroule à partir d'aujourd'hui à Poznan (Pologne), jusqu'au 12 décembre, s'annonce maussade. De l'aveu du patron des négociations, Yvo de Boer, «il nous faut vraiment changer de vitesse, passer du débat à une phase de négociation». Mais voilà : les gouvernements de la planète, pays riches en tête, sont davantage mobilisés par l'état d'urgence financier et social que climatique. «C'est mal barré, note un diplomate. Comme pour le développement, le climat risque de jouer le rôle de variable d'ajustement.»
Pourtant, après la feuille de route lancée en 2007 à Bali, les 9 000 délégués attendus, dont 150 ministres de l’Environnement, n’ont pas le droit au statu quo. Il faut poursuivre l’impulsion pour aboutir à Copenhague, en 2009, à un traité embarquant les pays émergents dans la lutte post-traité de Kyoto, qui expire en 2012. En arrière-plan, l’argent et la solidarité. Le coût annuel de la lutte, assure un rapport de l’ONU, pourrait atteindre plus de 500 milliards de dollars (394 milliards d’euros) d’ici à 2030. Plus du double qu’initialement prévu.
«Au cours des dix prochaines années, nous allons remplacer 40 % des capacités de production de l'énergie, note de Boer. Si, à cause de la crise financière, la décision est prise d'utiliser des technologies peu chères et polluantes, elles seront encore là dans trente ou cinquante ans.»