C'est l'histoire de l'arroseur arrosé à la sauce Kyoto. L'un des acteurs clés du dispositif du Protocole de Kyoto, l'entreprise norvégienne Det Norske Veritas (DNV), a été suspendue, vendredi, à la veille de l'ouverture de la 14e Conférence internationale sur la lutte contre le changement climatique, qui se tient à Poznan (Pologne) jusqu'au 12 décembre.
Pour comprendre ce que fait DNV, il faut se plonger dans l'un des dispositifs majeurs du Protocole de Kyoto : les mécanismes de développement propre (MDP). Les MDP permettent à des investisseurs venus de pays occidentaux de financer des technologies propres dans les pays du Sud. En échange, ils reçoivent des crédits d'émission de CO2 correspondant aux émissions évitées grâce à ces technologies propres. «Le critère fondamental de ces MDP est "l'additionnalité". Pour être éligible, il faut prouver que le projet n'aurait jamais pu exister sans le principe du MDP», précise Damien Demailly, chargé de campagne climat au WWF.
C'est là qu'interviennent les auditeurs comme DNV. Qu'il s'agisse d'une centrale de cogénération carburant au brou de riz, d'une usine hydroélectrique ou d'un centre de captation de méthane, l'auditeur - DNV, en l'occurrence - évalue les tonnes de gaz à effet de serre évitées grâce à la mise en place de ces projets. Suivant les recommandations de l'auditeur, l'ONU attribue des certificats de réductions d'émissions que les investisseurs échangent sur les marchés de CO2.
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