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Sortir du rouge par le vert

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Entre le krach et la récession, des chefs d’Etat ne font plus des dépenses pour l’environnement une priorité. Pourtant, les chantiers écolos constituent un socle idéal pour une relance.
publié le 5 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 5 décembre 2008 à 6h51)

C'est le dilemme qui agite la conférence de Poznan (Pologne) depuis lundi. La lutte contre le réchauffement climatique est-elle un luxe que la planète ne peut plus se payer en temps de crise ou une nécessité qui prime sur tout, voire un remède à la crise financière et aux perspectives de récession mondiale ? Alors que la conférence de l'ONU sur le climat doit préparer l'après-protocole de Kyoto, plusieurs dirigeants s'alarment du coût des politiques environnementales et du plan climat européen. Opposent compétitivité et limitation des émissions de CO2. Et appellent à la suspension de ces mesures, le temps de remettre l'économie mondiale à flot. Avec l'argument qui tue : qui dit récession, dit mécaniquement réduction des émissions. Laissons donc le marché faire…

«Green New Deal». Autant de raisonnements à courte vue pour les tenants de la croissance verte. Parce que les crises financières et écologiques sont liées, fruits d'un modèle de croissance périmé et victime de ne s'être jamais préoccupé des conséquences de son développement. En remettant les priorités dans le bon ordre, l'environnement sera pour eux le tremplin du rebond et, au-delà, de la survie de la planète. Et même, peut-être, un moyen de rééquilibrer les distorsions entre Nord et Sud.

Leur mot d'ordre : jeter les bases d'un Green New Deal, Roosevelt version XXIe siècle : des investissements au service de la lutte contre le changement climatique. Histoire de remettre -