C'est un dirigeant de l'ONU qui résume l'affaire : «Aujourd'hui, pour l'Europe c'est la fin de la séquence "Je me regarde le nombril pendant que la planète tente de sauver sa peau."» Que sortira-t-il du Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE), réunis jusqu'à demain à Bruxelles ? C'est la question que tout le monde se pose dans les allées du sommet de Poznan où, au même moment, les délégations de 150 pays planchent sur l'après-Kyoto. Le paquet énergie climat (PEC) visant à réduire les émissions de CO2 de l'UE de 20 % (par rapport à leur niveau de 1990) d'ici 2020 sera-t-il à la mesure des enjeux? Ou une pauvre coquille vide, «un texte éviscéré de ses projets les plus ambitieux, sur le transport, l'habitat», comme le redoute Karine Gavand, de Climate Action Network ? Soit, comme l'assure un expert américain du Pew Center, «l'Europe conserve une longueur d'avance dans la troisième révolution industrielle, l'énergie décarbonée», soit elle sort carbonisée de l'affaire et «regardera les Etats-Unis et la Chine mener le bal des négociations mondiales depuis un strapontin», ajoute une diplomate finlandaise.
Retournement. La crise a douché les ardeurs des Européens, qui, il y a un an encore à Bali, jouaient sur du velours. «C'est vrai, 2008 a été difficile pour nous. Et 2009 pourrait l'être encore plus si on n'obtient pas d'accord», résume Jan Dusik, haut responsable tchèque, dont le