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Enquête

«Cradle to cradle», les mille et une vies des objets

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Le C2C, «berceau au berceau» en français, permet de recycler à l’infini les produits.
publié le 24 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 24 décembre 2008 à 6h51)

Le berceau, là où tout commence, et où tout pourrait finir. La vague du recyclage à peine déferlée, voici venu le concept du recyclage permanent, aussi appelé cradle to cradle et originaire des Etats-Unis (le C2C en langue business acronymique). Littéralement, cela signifie du berceau au berceau, et c'est la nouvelle devise du design écologiquement correct. Le principe est simple : le déchet devient nourriture et réintègre les process de production. Un genre de «rien ne se perd, rien ne se crée», version éco-conception.

«Habituellement, la fin de vie d'un produit n'est pas prise en compte dès sa conception, en clair, un produit n'est pas pensé pour être recyclé», explique Eric Allodi, patron d'Integral Vision, agence qui promeut le concept en France. Considérés comme des nutriments, les déchets peuvent alimenter des sols en se décomposant ou servir de matière première pour la génération de produits suivante. En C2C, le déchet ne doit contenir aucune substance toxique, si bien qu'il peut être réutilisé, enfoui, composté ou incinéré sans danger. Chez le fabricant de textile suisse Rhoner, depuis que les teintures sont naturelles, les chutes de tissu alimentent les plantes en se décomposant sur les semis. Le produit «cradeulisé» doit aussi être facilement démontable pour le désassemblage, le tri et l'envoi vers une chaîne de valorisation adaptée. C'est le cas des chaises de l'Américain Herman Miller, démontables en quinze minutes. «Un produit C2C peut être