Avec l'hiver vient la saison du chauffage. Au bois, au gaz, au fioul, mais aussi au radiateur électrique, ce qui a le don de faire grimper les consommations en période de pointe. Comme chaque fois en cette période de l'année, ces pics de consommation imposent d'importer de l'électricité venue d'Europe. Et celle-ci, produite à partir d'énergies fossiles, n'est pas faiblement émettrice en CO2. Mycle Schneider est consultant international en matière d'énergie et de nucléaire. Il vient de rendre un rapport au Parlement européen sur le mythe de la politique énergétique française.
Quel est l’impact de la vague de froid sur les consommations électriques françaises ?
En hiver, la puissance électrique appelée est presque trois fois plus élevée le jour le plus chargé que le jour le moins chargé de l’été. On a donc besoin des vieilles centrales au fioul, dont EDF vient de remettre 2 600 mégawatts en service, parce qu’on manque cruellement d’électricité de pointe. Depuis 1990, la part des énergies fossiles dans l’électricité a crû de près de 25 %. En parallèle, les importations de courant, essentiellement à base d’énergies fossiles, ne cessent d’augmenter. La France est ainsi devenue importatrice nette de courant charbon allemand.
Mais l’électricité française est faiblement émettrice en gaz à effet de serre…
C'est vrai, les émissions totales par habitant de gaz à effet de serre en France sont - encore - plus faibles que chez nos voisins. Mais elles varient fortement d'une année à l'autre en fonction du climat et on n'identifie plus de baisse structurelle depuis longtemps. En fait, en 2005, les émissions de CO2 dues à la producti