C’est elle qui aura la haute main sur les investissements stratégiques de la France. Patricia Barbizet, 53 ans, a été nommée le 20 novembre présidente du comité d’investissement du Fonds stratégique, le fonds souverain à la française.

Sous le charme. Une nomination «décalée» : Patricia Barbizet n'est pas connue pour être une acharnée du service public ni de la défense des intérêts de l'Etat. La femme d'affaires s'est illustrée depuis vingt ans par la défense d'une seule cause : les intérêts de la famille Pinault. En tant que directrice générale d'Artemis (holding qui regroupe des participations dans Vinci, Christie's, le Stade rennais, le Point), puis présidente du conseil de surveillance de PPR (le Printemps et la Redoute), Patricia Barbizet a lié son destin professionnel à celui du milliardaire François Pinault et de son fils, François-Henri. Elle raconte son entrée au service de François Pinault en 1988, alors qu'elle occupait le poste de trésorière générale de Renault véhicules industriels, parce qu'elle était tombée sous le charme du milliardaire ami de Jacques Chirac. «Un personnage exceptionnel», déclarait-elle à Libération en 1999. Cette proximité lui a causé des ennuis avec la justice américaine.

«Bannissement». Au cours de l'affaire Executive Life, dans laquelle Pinault a été accusé de mensonge et de collusion avec le Crédit lyonnais, elle a payé pour son patron. Elle a été condamnée en 2003 à une amende d'1 million