A perte de vue, le sable de la Lusace, clair sur le dessus, gris puis franchement noir à 100 mètres de profondeur, là où commence la veine de lignite… Située à quelque 150 kilomètres au sud-est de Berlin, la région n’est connue que pour ses asperges et le folklore de sa minorité sorabe. Mais aussi pour son sous-sol riche en lignite.
Ce charbon mouillé de piètre qualité, à la combustion hautement polluante, alimente les quatre centrales thermiques que possède le géant suédois Vattenfall aux environs de Cottbus. Un quart de la production allemande d'électricité provient du lignite. La proportion est encore appelée à augmenter si l'Allemagne ferme comme prévu ses centrales nucléaires à l'horizon 2020. Si bien que la région détient l'un des records en termes d'émissions de CO2 : la combustion d'une tonne de lignite dégage une tonne de CO2. «10 des 30 usines thermiques les plus polluantes d'Europe se trouvent en Allemagne», s'insurge l'association WWF. Toutes fonctionnent au lignite. Angela Merkel ne cesse de combattre les émissions de CO2 sur la scène internationale. Mais en Allemagne, le consensus règne sur le lignite. «C'est la seule énergie dont nous disposons, en quantités quasi inépuisables, et bon marché», ne cessent de répéter chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates au pouvoir à Berlin. Aujourd'hui, l'Allemagne produit 20 % de la production mondiale de lignite avec 178 millions de tonnes par an, 40 millions de tonnes pr