C'est une sorte de petit pavé dans la mer que lance le sénateur (UMP) Marcel-Pierre Cléach. «Je me doute que ce rapport ne sera pas bien accueilli. Ni par les professionnels ni par les ministres», confie l'élu de la Sarthe. Son sujet, hautement sensible : la gestion de la pêche dans le monde et en Europe. Intitulé Marée amère - ça donne le ton -, le rapport a été réalisé pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (1). Et ses conclusions ne feront pas plaisir aux pêcheurs.
En deux ans, il a rencontré les acteurs du secteur, scientifiques, professionnels, politiques. «Le constat est triste, les prévisions d'effondrement de certains stocks sont réelles si nous nous en tenons aux pratiques actuelles.» Le rapport ne contient pas de scoops scientifiques mais fait un point précis sur l'état du savoir, en donnant quelques exemples éclairants comme celui du thon rouge de Méditerranée, extrêmement menacé. Mais aussi celui de la sardine au large de la Namibie, où l'on est passé d'1,5 million de tonnes pêchées dans les années 60 à… deux pauvres poissons en 2007.
Or, pointe l'élu, les professionnels ont tendance à minimiser leur rôle : «Il faut que les pêcheurs arrêtent de penser qu'ils font bien et que tous les autres font mal, en accusant les autres pays par exemple.» Marcel-Pierre Cléach conclut par dix propositions, dont la première consiste à se parler, entre scientifiques et pêcheurs. «Il y a une demande de d