En 2009, la nature aura-t-elle enfin un prix ? C’est la mission de Pavan Sukhdev, en charge de l’élaboration d’un rapport pour le compte de la Commission européenne qui doit être publié au cours de l’année. Pavan Sukhdev vit à Bombay, où il dirige la filiale indienne de la Deutsche Bank consacrée aux marchés financiers de l’Asie-Pacifique. Depuis un an, il a mis sa carrière financière entre parenthèses pour se consacrer à la nature et devenir le Nicholas Stern de la biodiversité. Souvenez-vous, en 2006, l’ancien économiste de la Banque mondiale publiait un rapport chiffrant à plus de 5 500 milliards de dollars annuels l’impact des changements climatiques sur l’économie mondiale si l’on ne faisait rien.
«Boussole». A cette époque, les conclusions du rapport avaient permis de mobiliser la classe politique et le monde des affaires. Pavan Sukhdev, 49 ans et allure impeccable de banquier, a reçu la même mission : donner une valeur à la biodiversité. «On ne peut pas gérer ce qu'on ne sait pas mesurer», affirme-t-il. Son objectif : «Procurer une boussole aux dirigeants de ce monde pour qu'ils aillent dans la bonne direction.» Cette année, Pavan Sukhdev doit dévoiler la facture de la dégradation des écosystèmes. Dans son rapport d'étape, publié en juin, le financier signalait qu'en cas d'inaction, celle-ci s'élèverait au minimum à 7 % du PIB mondial par an en 2030.
Il explique que 60 % des écosystèmes sont déjà dégradés, que le rythme de disparition