Pouvoir d'achat mais, surtout, besoin de reconnaissance. Les éboueurs de l'agglomération orléanaise, en grève depuis le 26 décembre, affichent leur amertume. Avec un bulletin de salaire qui plafonne à 1 700 euros bruts après vingt ans de service, ils exigent une prime mensuelle nette de 100 euros. «Les élus de l'agglomération se sont accordé une rallonge indemnitaire l'été dernier et nous, que dalle !» s'indigne Serge Lopez, délégué CGT et porte-parole des éboueurs en grève. «C'est certes un métier difficile, mais les conditions de travail n'ont rien à voir avec ce qu'elles étaient dans le passé et nous recevons chaque semaine des demandes d'embauche comme éboueurs», rétorque Charles-Éric Lemaignen, président UMP de l'agglomération.
Si Vincent, 34 ans, dont une dizaine d'années passées derrière les bennes, reconnaît que le «job» a changé, il pointe les éternels désagréments. «Quels que soient le temps et les précipitations, je me lève tous les matins, du lundi au samedi, à 3 h 30 pour embaucher à 5 heures. Je récupère l'après-midiavec une petite sieste et, le soir, pas question de veiller au-delà de minuit». Il y a aussi le regard des autres. «Quand on les précède le matin, ils viennent de se lever et vont bosser, comme nous. Alors, ils râlent au volant de leur voiture et ne se rendent pas compte que ramasser leurs ordures, en plein été, le nez au-dessus de leurs poubelles, cela n'a rien d'agréable.»
Vincent a un diplôme de