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Libération

L’opaque système qui protège UBS

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Le Grand-Duché n’oblige pas la banque à rembourser le 1,4 milliard d’euros perdus dans la fraude.
publié le 14 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 janvier 2009 à 6h51)

Avec l’affaire Madoff, la finance n’a jamais autant mérité sa réputation de monde opaque. Pour le meilleur, quand l’activité est bénéficiaire sans que personne ne cherche à savoir comment. Et pour le pire quand, une fois le scandale éclaté, les investisseurs grugés cherchent à retrouver les responsables et récupérer leur mise.

Confidentialité. De nombreux financiers français se sont ainsi fait piéger en prenant des parts dans la Sicav Luxalpha, gérée par la banque UBS au Luxembourg, sans savoir forcément que leurs fonds étaient en fait réinvestis dans du Madoff. Pour aller chercher de l'argent, le financier américain, aujourd'hui en liberté surveillée, avait mis au point un système à plusieurs étages, avec une multiplication d'intermédiaires. L'argent rentrait via des feeders funds (des fonds de fonds), des structures qui recueillent des capitaux auprès de riches particuliers, de banques, de hedge funds ou de fondations, en vue de les confier à un gestionnaire. Ce dernier pouvant être une institution financière reconnue (comme le suisse UBS), ou un petit établissement (comme la banque autrichienne privée Medici, aujourd'hui en faillite). Quant aux fonds eux-mêmes, ils étaient, à l'image de Luxalpha, enregistrés dans des places financières respectant la confidentialité : îles Caïmans, Bermudes, Bahamas… Mais n'offrant pas toutes les garanties de protection.

Ainsi, juste avant que le scandale n'éclate, UBS avait transmis la gestion de Luxalpha à Access