C'est peut-être une des premières conséquences industrielles du refroidissement politique entre Paris et Berlin. L'allemand Siemens va annoncer, lundi en conseil de surveillance, puis mardi à l'occasion de son assemblée générale, qu'il renonce à son partenariat avec Areva dans la fabrication de réacteurs nucléaires. Et vend les 34 % qu'il détient dans Areva NP, ex-Framatome, leur société commune. Ce renoncement, révélé vendredi par les Echos, a quelque chose d'un dépit amoureux.
Informée de cette décision cette semaine, la patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, n’en a en effet pas été si surprise. Cela faisait un moment que Siemens manifestait le désir de s’associer plus étroitement au groupe français en montant dans son capital. Le dossier avait même été ouvert en 2005 par un certain… Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie et des Finances, puis refermé très vite par son successeur, Thierry Breton. L’idée de Siemens était alors de troquer ses 34 % dans la filiale commune contre une participation dans le capital de la maison mère, Areva.
Eponge.Las, l'affaire ne s'est pas faite, le temps a passé, Siemens s'est retrouvé englué dans de sombres et vieilles affaires de corruption qui lui coûtent cher, la relation politique franco-allemande s'est dégradée… et surtout Nicolas Sarkozy, devenu chef de l'Etat, tournant le dos aux regroupements transnationaux opérés ces dernières années en Europe, s'est soudain fait le chantre des «champions français»