Comme un parfum de parenthèse verte. «Partout, on ne parle que de la crise qui étreint le monde, ici on va parler de ce qui va peut-être sauver la planète : l'Amazonie», souffle Walter, un militant écolo venu de Manaus après six jours de bateau. Le Forum social mondial a consacré, hier, sa journée d'ouverture à la plus grande forêt tropicale du monde : 5,5 millions de kilomètres carrés (dont 60 % au Brésil), soit 10 fois la France. Valeur de symbole, de lutte et d'espoir ; illustration du capital écologique et humain de la planète.
Indigènes. «Ce "pan-amazonia day", c'est le jour où les peuples amazoniens parlent au monde et non l'inverse», raconte, lyrique, Fatima Melo, coordinatrice de Fase, ONG de solidarité brésilienne. «Un jour de fierté, car, avec 3 000 représentants de tribus venus de 9 pays qui ont l'Amazonie en héritage, c'est le plus grand rassemblement de notre histoire», reprend un animateur de Coiab, le réseau des organisations indigènes du bassin. Mais cette culture est menacée par la marchandisation de la forêt. Les habitats sont grignotés et 600 000 indigènes d'Amazonie brésilienne survivent au milieu de 25 millions de personnes.
«Entre 1990 et 1995, l'équivalent de la superficie de l'Autriche et de la Suisse a été croqué par les bulldozers», rappelle Greenpeace. Le poumon de la planète a déjà perdu entre 18 et 20 % de sa surface. A partir de 30 %, disent les ONG, les dommages seront irréversibles. La faute à