Un enterrement festif. Célébrant la «mort» du système néolibéral. Flinguant la faillite du «capitalisme-casino». Moquant les vanités «des petits comptables» de Davos. Cinq présidents de la gauche sud-américaine ont, jeudi soir devant 10 000 personnes en marge du Forum social mondial (FSM), discouru sur les leçons de la crise. Et les alternatives pour en sortir. Luiz Inácio Lula da Silva (Brésil), Hugo Chávez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Equateur) et Fernando Lugo (Paraguay) ont appelé à «changer de paradigme», à s'inspirer de ce «socialisme du XXIe siècle» basé sur le «capital humain, naturel et culturel» plutôt que sur l'apologie du capital tout court.
«Collectif». «La misère, la pauvreté et le chômage s'envolent, et c'est principalement la faute du capitalisme», a dit Chávez. «Si nous n'enterrons pas le capitalisme, le capitalisme nous enterrera», a renchéri Morales. «Le capitalisme, c'est l'individualisme et il faut penser collectif, faire de l'économie en fonction de l'être humain et non mettre l'être humain au service de l'économie», a résumé Correa. Malgré leurs différents énergétique ou économique (que n'a pas cachés Lula, le réformiste modéré) et leurs conceptions politiques divergentes (que revendique Chávez, chef de file de la gauche radicale), les cinq chefs d'Etat ont loué les vertus du FSM et de l'altermondialisme. Correa, ex-économis