«L'amiante est interdit dans l'Union européenne depuis le 1er janvier 2005. Cette décision, si elle n'empêchera pas les milliers de morts encore à venir du fait de l'exploitation, de la transformation et de la commercialisation de cette substance pendant de trop longues années, devrait permettre à terme d'arrêter l'hécatombe. C'est en tout cas ce que nous pensions.
«Mais le lobby de l’amiante est encore bien vivant et les intérêts économiques de certains Etats de la Communauté s’accommodent mal de cette interdiction. C’est donc par le biais de Reach (1), règlement relatif à la mise sur le marché de substances chimiques, que certains Etats tentent d’obtenir une dérogation les autorisant à mettre sur le marché européen des articles contenant de l’amiante. Ces dérogations, qui touchent aussi d’autres articles que ceux contenant de l’amiante, sont prévues par l’annexe XVII du règlement Reach. Le point 6 de l’annexe concerne l’amiante et les articles en contenant. Il prévoit deux dérogations.
«La première - le point 6-1 - est relative à des diaphragmes contenant du chrysotile (variété d’amiante) pour des cellules d’électrolyse utilisées dans la production du chlore. Or il existe d’autres techniques permettant d’éviter le recours à ces diaphragmes dans l’industrie du chlore, la majorité des grands groupes européens (Rhodia, BASF, Bayer, Akzo Nobel, Arkema) ne les utilisent plus. Cette dérogation n’a aucune raison d’être prorogée, d’autant qu’elle devait prendre fin en ja