«Ouvrez le robinet du crédit aux entreprises et aux particuliers !» C'est l'injonction faite, hier après-midi, par José Luis Zapatero aux grands banquiers espagnols, incluant bien sûr les patrons de Santander, de BBVA et de la Caixa. Le chef de gouvernement socialiste les avait convoqués à La Moncloa, le Matignon espagnol, pour se faire l'écho d'un sentiment général : les considérables aides de l'Etat aux banques asphyxiées se sont à peine répercutées sur le marché du crédit, notamment auprès des milliers de PME aux abois. Ces derniers mois, le gouvernement Zapatero a accordé des largesses aux principales banques du pays : 50 milliards d'euros pour le Fonds d'acquisition des actifs, et 200 milliards d'euros sous forme de garantie. Malgré ces efforts, le crédit s'est effondré de 50 %.
Accusés, les banquiers se montrent sur la défensive, se présentant même comme les chevaliers blancs de l'actuelle crise :«C'est l'économie réelle qui met la banque en péril, a attaqué Miguel Marin, de l'Association des banques espagnoles (AEB). Si l'économie ne s'effondre pas plus, c'est parce que la banque a la capacité de soutenir la gigantesque dette de l'Espagne dans le monde.» Mais pourquoi freiner autant la pompe des crédits ? «Nous devons être très vigilants car les entreprises et les familles sont surendettées», a ajouté Miguel Marin, tout en reconnaissant que, durant les années de la prospérité, les crédits étaient accordés «trop facilement».