Un bénéfice net multiplié par deux sur la période septembre-novembre, une augmentation de 10 % des dividendes versés aux actionnaires et des prévisions revues à la hausse pour les prochaines années. Début janvier, en pleine panade économique internationale, le géant américain des semences et pesticides Monsanto a affiché des résultats qualifiés d'«historiques». La pluie de critiques qui s'est abattue sur lui, particulièrement en France, semble glisser sur le groupe de Saint-Louis (Missouri).
Leader mondial sur les OGM et inventeur du désherbant le plus vendu au monde, le controversé Roundup, Monsanto bétonne ses résultats sur son marché historique (les Etats-Unis, 46 % des ventes l'an dernier) mais profite surtout de résultats exceptionnels en Amérique du Sud (soja et maïs transgéniques), notamment au Brésil et en Argentine. «Nos activités en Amérique latine ont une nouvelle fois montré leur force et ont donné le ton pour une grande année 2009, en nous donnant la confiance pour relever nos prévisions», a commenté Hugh Grant, le PDG de la firme. Ce qui a permis au vice-président exécutif du groupe de lâcher dans une interview à la Tribune début janvier : «[Pour les OGM], nous ne comptons pas particulièrement sur la France, où nous sommes présents et même leaders avec nos produits conventionnels.»
«Puces». Economiste à l'Inra (l'Institut national de la recherche agronomique), Stéphane Lemarié voit trois explications majeures à