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Libération
Reportage

Samsonite condamné à payer ses ex-salariés

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Social . Deux ans après la fermeture d’une usine.
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publié le 13 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 13 février 2009 à 6h51)

Mines réjouies, les anciens ouvriers de Samsonite agitent leurs chèques comme autant de petits drapeaux victorieux. Hier après-midi, à la salle des fêtes de Rouvroy (Pas-de-Calais), ils venaient toucher leurs indemnités de licenciement, deux ans après le dépôt de bilan de leur usine d'Hénin-Beaumont. Leur combat judiciaire a payé : les prud'hommes leur ont donné raison et Samsonite n'a pas fait appel. Défaite. C'était ambiance de remise des prix. «Y a pas de champagne ?» demande un collègue. «Non, mais il y a du café, et c'est de bon cœur, c'est ça qui compte !» réplique Renée, ancienne déléguée CGT, derrière le comptoir. «Si on ne s'était pas battu, on n'aurait rien eu», affirme Claudine. Marcel Hennebelle, un des cadres, martèle le message : «Il faut le dire aux autres, qu'il faut attaquer !» C'est Samsonite qui paye, pourtant ce n'est pas lui qui a mis la clé sous la porte en février 2007. Un an et demi auparavant, il avait vendu l'usine à un repreneur, Energy Plast, censé sauver les emplois grâce à la production de panneaux solaires. Pas un ne sortira des chaînes. Pour les salariés, la cause est entendue : Samsonite s'est débarrassé à bon compte d'un plan social qui aurait terni ses finances et son image de marque. Ils décident de s'unir dans une association, et d'attaquer le bagagiste américain. «J'ai toujours fait des valises, durant dix-huit ans», explique Christine, 39 ans. Du jour au lendemain, on me