Crise oblige, la biodiversité ne fait pas le poids face aux enjeux économiques humains. Réunis à Nairobi (Kenya) durant une semaine, ministres de l'environnement et délégués de 140 pays se sont tout de même mis d'accord sur un calendrier pour discuter de la mise en place d'une plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes). Un serpent de mer qui ne cesse d'être reporté. Alors que le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a permis de dégager un consensus scientifique sur le climat, jusqu'à rafler un Nobel de la paix en 2007, rien d'équivalent n'existe en matière de biodiversité. «Il y a unanimité pour créer cette plateforme», rassure Laurent Stéfanini, ambassadeur de France chargé de l'environnement. Même s'il faut se contenter d'un calendrier (une réunion est prévue cet été), le principe semble acté et le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) est mandaté pour pousser cette initiative.
«Plus lent». Les scientifiques réclament ce mécanisme pour sensibiliser les acteurs politiques et économiques à l'effondrement des écosystèmes. «Il y a urgence, note Maxime Thibon de l'Institut français de la biodiversité, présent à Nairobi. Mais le rythme politique, surtout à l'international, est bien plus lent que le rythme scientifique.»
Plusieurs obstacles freinent la mise en place de cet Ipbes. Certains pays, comme la Chine ou le Brésil, craignent