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Libération

La haie et la coccinelle au secours des hommes

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Rencontre avec des exploitants libérés des phytosanitaires.
publié le 21 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 21 février 2009 à 6h51)

Elles tranchent dans le paysage, ces haies parallèles tracées au cordeau qui surgissent au milieu des champs, au bord de l'A29, rompant la monotonie des hectares de betterave, blé ou pomme de terre de la Picardie. Quand les trois associés de l'exploitation les Beaux Jours, de Marcelcave (Somme), les ont plantées il y a six ans, les agriculteurs voisins les ont d'ailleurs un peu regardés de travers. Leur rôle n'est pourtant pas décoratif : ces haies brise-vent permettent de mieux réguler l'irrigation. Elles ont aussi pour fonction de «favoriser la biodiversité, explique Jean-Philippe Jeanson, 29 ans, qui a pris la succession de son père dans le groupement il y a près de trois ans. Des insectes auxiliaires ont commencé à se développer, tels les carabes, des petits scarabées prédateurs de la limace». Un ravageur qui a moins besoin d'être chassé à coups d'intrants chimiques.

Depuis cinq ans, l'exploitation, «qui a toujours eu cette volonté de mettre le moins d'intrants possibles», s'est lancée dans une démarche de certification environnementale ISO 14 001, avec d'autres agriculteurs de la région regroupés dans l'association Terr'avenir. Elle a réussi à faire baisser de 30 % l'usage de produits phytosanitaires par rapport à la moyenne départementale.

L'un des associés s'est formé aux techniques de «bas volumes» qui permettent de réduire les doses à l'hectare. Il faut traiter tôt le matin, quand les conditions d'humidité sont les meilleures pour q