Qui a dit : «Je prends l'engagement de mettre fin à l'incinérateur», car l'incinération est «dangereuse pour la santé» ? Le candidat PS Jean-Noël Guérini, en mars 2008, lors de la campagne pour la mairie de Marseille. Reniant ses engagements, la gauche marseillaise a relancé, jeudi, l'incinérateur de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), malgré l'opposition des populations concernées. A la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, les élus, gauche et droite confondues, ont voté une nouvelle DSP (délégation de service public) pour légaliser sa construction. La précédente avait été annulée, en juin 2008, par le tribunal administratif de Marseille.
L'incinérateur pourrait entrer en fonction en 2010. Au plus tôt. Car les recours ne vont pas manquer. L'usine doit traiter en majorité les déchets de Marseille. Le maire UMP, Jean-Claude Gaudin, avait d'abord tenté de l'installer dans sa commune, vers les quartiers Nord. La révolte grondant, il a enterré le projet. «Parce que j'avais envie de rester maire», rigolait-il jeudi. En 2004, il fait ressurgir le dossier à Fos-sur-Mer, déjà atteint par la pollution et les saccages industriels. «C'est comme si on faisait ses toilettes chez les voisins parce que ça pue», a noté le conseiller communautaire Victor Hugo Espinosa. Les populations locales ont protesté. Les maires, de gauche, ont manifesté. Le dossier est devenu un des enjeux de l'élection municipale de 2008. La gauche l'a perdue, mais elle a pris le pouv