Menu
Libération
Interview

«Il faut démontrer que l'agriculture est un métier d'avenir»

Article réservé aux abonnés
Le ministre sur le départ de l’Agriculture et de la Pêche répond aux questions de «Libération».
Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, dans une forêt dévastée des Landes, le 12 février. (REUTERS)
publié le 24 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 février 2009 à 6h51)

C’est son dernier Salon de l’agriculture en tant que ministre : en mai, Michel Barnier lâchera le poste pour mener la campagne européenne de l’UMP. L’heure d’un premier bilan, alors qu’il annonçait hier la réorientation des aides de la PAC (lire ci-dessous).

Le Salon se déroule sur fond de crise économique. Le secteur est-il particulièrement touché ?

Cette crise n’épargne aucun secteur, le revenu agricole a chuté de 15 % en 2008. Mais, pour l’instant, la consommation se maintient et les secteurs productifs agricole et agroalimentaire tiennent. Dans la crise actuelle, si la France résiste mieux, c’est grâce à ces secteurs productifs, qui sont le contraire d’une économie virtuelle et financiarisée. Chaque année, 16 000 agriculteurs s’installent, un chiffre en hausse. Il faut démontrer que c’est un métier d’avenir.

C’est plus difficile à démontrer aux pêcheurs…

Et pourtant… La contrainte des pêcheurs, c’est que, même quand il y a un marché, leur production est limitée à cause de la ressource, à gérer avec précaution car elle n’est pas inépuisable.

Vous vous sentez plus ministre des pêcheurs ou des poissons ?

Il faut surmonter cette contradiction. Le secteur de la pêche, c’est 70 000 emplois. Et les pêcheurs ont besoin de poisson pour travailler. Il faut les engager dans une stratégie de gestion responsable de la ressource. C’est l’objet du plan Pêche durable, qui mobilise 310 millions d’euros sur deux ans. La vérité, aussi, c’est que la capacité de pêche est trop importante. C’est pour cela que nous la réduisons. Cette année, nous sortons 170 bateaux de la flotte.

Peut-on concilier productivité et respect de l’environnement ?

Il est possible de produire plus et mieux. Le mouvement vers une agriculture durable, moins de pesticide, moins d’eau,