Accueil plutôt frais pour Michel Barnier qui inaugurait hier un stand «Odyssée végétale» au Salon de l'agriculture. Le président de la Confédération des planteurs de betteraves, s'exprimant au nom du secteur des grandes cultures, a en effet dans son discours devant le ministre de l'Agriculture, qualifié de «rupture brutale» et de «mesures hasardeuses» la réorientation des aides de la politique agricole commune (PAC) annoncée la veille.
Cet ajustement prévoit de réorienter 1,4 milliard d'euros à partir de 2010, pour aider les secteurs les plus fragiles (surtout l'élevage), développer des mesures environnementales (dont le bio) et instaurer un outil de couverture des risques. Et les grandes cultures devront contribuer à hauteur de 640 millions d'euros. Il faut dire que ce secteur (céréales, maïs, oléoprotéagineux…) est, de très loin, le premier bénéficiaire de ces aides, dont la somme totale se monte à 10 milliards d'euros. Lundi soir, après les annonces de Michel Barnier, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, avait tenté de faire le grand écart entre des adhérents aux intérêts contradictoires. «Il y a des choses qui vont dans le bon sens. Je suis d'accord pour que les lignes bougent. Mais certains vont sans doute trouver la marche un peu haute.» Comme Orama, le syndicat des producteurs de grandes cultures, qui n'hésite pas à parler d'un arbitrage «scandaleusement irresponsable». Hier, tout en remerciant ses interlocuteurs pour leur <