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Libération

Des cheminots «low-cost» en grève contre la précarité

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Social. Des salariés d’une filiale de la SNCF dénoncent les CDD à répétition.
publié le 28 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 février 2009 à 6h51)

Un sac dans chaque main, un troisième sur le dos, Julie est «dégoûtée». La consigne de la gare Montparnasse à Paris est fermée ce vendredi matin pour cause de «mouvement social», impossible de laisser ses bagages. Elle repart, chancelante, sous le poids de ses valises. Un peu plus loin, devant le siège de la SNCF, une trentaine de personnes, bandeau «cheminot low-cost» sur le dos, piétinent entre les fanions Sud rail et une sono crachotant un rap inaudible. Eux aussi sont «dégoûtés».

Salariés d'Effia Services, filiale 100 % SNCF en charge des consignes, du transport des bagages et des personnes à mobilité réduite, ils sont en grève depuis le 14 février, à Montparnasse, gare de Lyon, Austerlitz et Bordeaux. Avec, comme revendications, une hausse de 20 % des salaires et la transformation de la myriade de CDD en CDI. Mine fatiguée, compte bancaire au plus bas, chacun attend l'ouverture d'improbables négociations. «Comment la SNCF, qui se présente comme une entreprise sociale, peut-elle tolérer de telles conditions de travail au sein de sa filiale ?» interroge Yacine Chaoui, élu Sud rail au comité d'entreprise d'Effia, qui dénonce «une externalisation de la précarité en interne».

Selon le bilan social 2007, Effia Services compte 557 salariés dans ses effectifs, dont 295 en CDD. Des contrats à durée déterminés à répétition sur les mêmes postes, puisque toujours en 2007, elle a signé 85 CDI… et 6 757 CDD. Damien est l'un d'eux, payé au Smic et dep