A trois mois des élections européennes, la Commission européenne prend lundi le risque de braquer une partie de l'opinion publique en cherchant à imposer la culture des OGM malgré les inquiétudes sur les risques potentiels pour l'environnement.
L'exécutif européen va tenter de contraindre deux pays - l'Autriche et la Hongrie - à lever l'interdiction de cultiver le maïs génétiquement modifié MON 810 de la multinationale américaine Monsanto lors d'une réunion des ministres de l'Environnement à Bruxelles.
Elle entend ensuite s'attaquer aux interdictions édictées en France et en Grèce.
BARROSO A LA BARRE
La décision de forcer la main à ces quatre pays émane du président de la Commission, José Manuel Barroso, souligne-t-on à Bruxelles. Elle intrigue et irrite plusieurs Etats.
"Cette démarche est contreproductive. Beaucoup d'Etats le disent", a confié à l'AFP un diplomate français. "L'objectif est difficile à discerner et cela risque de crisper l'opinion à quelques mois des élections (européennes de juin). Cela devrait amener la Commission à une certaine prudence", a-t-il estimé.
Le renouvellement de l'autorisation accordée en 1998 pour l'importation et la culture du MON 810 est en effet en cours d'examen et l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) a précisé à l'AFP avoir demandé à la multinationale des "informations supplémentaires concernant l'impact environnemental".
DIVISIONS DES PAYS
Invoquant une possible plainte contre l'UE à l'OM