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Libération

A peine divorcé, Siemens convole avec Rosatom

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Nucléaire. L’allemand s’adosse au russe après avoir quitté Areva.
publié le 5 mars 2009 à 6h51

Vu d’Allemagne, Siemens et Rosatom, c’est déjà une vieille affaire. De premiers contacts entre les deux groupes remontent à novembre 2007, et le directoire de Siemens s’était rendu au grand complet début février à Moscou pour y rencontrer Vladimir Poutine. Des cercles proches de la négociation évoquaient déjà, côté russe, la possibilité d’un contrat en bonne et due forme à l’horizon mai 2009. Du temps de son ancien patron, Heinrich von Pierer, Siemens avait négligé le nucléaire, et depuis des mois déjà, le nouveau chef du groupe, Peter Löscher, cherchait à réactiver le savoir-faire du groupe dans le domaine pour être à la hauteur des concurrents américano-japonais Toshiba-Westinghouse et General Electric-Hitachi.

En fait, Siemens se sentait trop à l'étroit dans le corset du partenariat avec Areva, où l'allemand devait se contenter d'un second rôle, avec 34 % du capital d'Areva. Dans la joint-venture avec le russe, Siemens sera également minoritaire, Rosatom devant notamment détenir 50 % du capital plus une action. Condamné sur le marché allemand par l'accord gouvernemental de 2001 (signé entre les Verts et les sociaux-démocrates de Gerhard Schröder) qui prévoit la fermeture de toutes les centrales du pays d'ici 2020, Siemens croit plus que jamais en l'avenir du nucléaire civil. Angela Merkel, si elle était réélue sans devoir partager de nouveau le pouvoir avec les sociaux-démocrates en septembre, reviendrait sur la fermeture des centrales allemandes. Pour le lobby nucléaire,