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Même pas lancé, le biocarburant E10 fait déjà tousser

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Composé à 90% d'essence sans plomb 95 et à 10% d'éthanol (issu de la betterave ou des céréales), l'E10 est censé contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il est jugé trop gourmand à produire.
par Liberation.fr
publié le 31 mars 2009 à 13h37
(mis à jour le 31 mars 2009 à 13h41)

Il ne sera disponible que demain mercredi dans les stations-service françaises, mais il concentre déjà les critiques des pétroliers et des écologistes. Carburant composé à 90% d'essence sans plomb 95 et à 10% d'éthanol, l'E10 est censé contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.

Mais, paradoxalement, les milieux écologistes lui sont hostiles: «Cela n'a aucun sens écologique et en plus ce n'est pas rentable économiquement», assure Sébastien Godinot, de l'association Les Amis de la Terre.

La betterave, une culture gourmande

Ce que lui reprochent les défenseurs de l'environnement? L'agriculture intensive, gourmande en engrais et pesticides, à l'origine de l'éthanol et les fortes quantités d'eau et d'énergie nécessaires à la fabrication et au transport de cet alcool issu de la betterave ou des céréales. «Pour une tonne de pétrole économisée, les agrocarburants en consomment au moins autant pour être produits», estime Sébastien Godinot.

«L'impact pour l'environnement n'est même pas intéressant», renchérit Raphaël Claustres, du Comité de Liaisons Energies renouvelables (Cler). Ce réseau d'associations, d'entreprises et de collectivités locales milite pour limiter les agrocarburants à la distribution locale d'huiles végétales pures, nécessitant moins de transport et de transformation. Il propose en outre de promouvoir des carburants alternatifs tels que le biogaz (fermentation de matière organique) ou les biocarburants de 2e génération (fabriqués à partir des déchets végétaux de