En 2007, sidération dans le Landerneau de la «cosméto écolo». Anita Roddick, la grande prêtresse de la cosmétique naturelle vendait son bébé The Body Shop. Et pas à n’importe qui. La fondatrice, écolo jusqu’au bout des ongles, s’offrait au mastodonte L’Oréal. La petite marque naturelle phagocytée par le roi de la cosméto de synthèse ? Pouah ! A l’époque, la pilule était moyennement passée auprès des adeptes de la cosmétique naturelle. Graham Clewer dirige le département commerce équitable de The Body Shop. Il livre son sentiment sur le rachat des «petites vertes» par les «gros pas verts».
Que penser de ces rachats ?
Pour la plupart, il s’agit d’opportunités de marché. Mode du développement durable oblige, les secteurs estampillés naturels drainent de plus en plus d’acteurs. En quelques années, j’ai vu arriver de nombreuses compagnies sur le créneau vert. Comme pour la bulle Internet, certains sont sincères, d’autres moins. Il y a des succès et il y aura de cuisants échecs. Vous savez, ce qui compte avec une marque, c’est la confiance qu’elle génère chez le consommateur.
Justement, votre rachat par L’Oréal n’a-t-il pas entaché cette confiance ?
Je ne pense pas. Anita Roddick tenait à utiliser sa voix. Et elle pensait qu’en changeant d’échelle, elle porterait plus loin et plus fort. Lorsqu’un virus pénètre un organisme, ce dernier produit des anticorps. Quelle que soit la taille du virus. Avec L’Oréal, c’est un peu comme si The Body Shop avait créé ses anticorps. Nous n’avons pas la même culture, mais nous savons résister !
Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Je travaille beaucoup plus ! Mon équipe a grandi, nous mu