Décidément, le maïs transgénique de Monsanto MON810 n’est pas en odeur de sainteté. L’Allemagne a annoncé hier qu’elle suspendait sa culture, rejoignant ainsi six autres pays européens contre l’avis de la Commission européenne.
Lors d'une conférence de presse, la ministre de l'Agriculture allemande, Ilse Aigner, a justifié cette décision par la possibilité que cette semence puisse présenter des dangers pour l'environnement. «Ce n'est pas une décision politique, a-t-elle argumenté. Elle a été prise dans l'intérêt de l'environnement […] nous avons mené une étude rigoureuse pour peser le pour et le contre.» D'après la ministre, cette décision a été motivée par «de nouveaux éléments scientifiques», en l'occurrence «deux nouvelles études» qui avaient amené le Luxembourg à prendre une décision similaire fin mars. Ces études mettent en évidence des incidences de la culture du MON810 sur des organismes «non-cibles», non étudiés jusque-là, à savoir les papillons et les coccinelles.
En 2007, l’Allemagne avait déjà suspendu la culture de ce maïs, mais au cours de l’été, après la mise en terre des semences. En 2008, 4 000 hectares ont été cultivés, et pour 2009 des cultures avaient été autorisées sur 3 700 ha, soit environ 0,2 % de la surface de maïs cultivée dans le pays. Qui ne seront donc pas plantés.
«La décision allemande est particulièrement significative, analyse Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM chez Greenpeace, car l'autorisat