Paul Watson est un pirate, il l'assume. Il en a même repris les attributs pour faire peur à ses adversaires et rêver les enfants. Tenue noire d'abord, avec sweat siglé «Sea shepherd crew member», du nom de l'association qu'il a fondée - littéralement «le berger des mers». Ne manque que le bandeau sur l'oeil, remplacé par des lunettes. Le bateau, ensuite, noir aussi, sur lequel flotte un pavillon qui revisite le motif de la tête de mort, sur laquelle sont dessinés un cachalot et un dauphin. «Nous sommes des pirates inspirés par la compassion, qui luttons contre les pirates motivés par le profit.» Pas des pirates à la mode somalienne non plus, même si Watson assure que ceux-là sont avant tout des pêcheurs pauvres ruinés par la pêche intensive des pays du nord.
Pour ses - nombreux - adversaires, Paul Watson est un écoterroriste. Ça l'agace : «Le crime d'écoterrorisme n'existe pas.» Et de se défendre : son association, Sea Shepherd, s'attaque au matériel (plusieurs navires coulés) mais pas aux hommes, n'a jamais blessé personne, prône une «non violence agressive» et se targue du soutien du dalaï-lama. Comme il traque des hors-la-loi qui pêchent des espèces protégées ou avec des techniques interdites, les poursuites contre lui ne vont jamais bien loin. «Arrêtez-nous ou taisez-vous», lance-t-il à ses détracteurs. «De toute façon, ils peuvent nous donner tous les surnoms qu'ils veulent, nous, on fait le job.»
Le job, c'est six mois en mer