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Libération

Grands travaux : les mauvaises manières de l’Etat-patron à Lyon

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BTP. Le projet du pôle régional de gendarmerie a été annulé le jour de sa signature.
publié le 7 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 mai 2009 à 6h51)

Le mail est arrivé le 15 avril, à 9 heures. Jean-Louis Michel, patron d'une entreprise de travaux publics, devait signer à 10 h 30 à la préfecture du Rhône un document lançant un chantier de 150 millions d'euros pour la construction du pôle régional de gendarmerie en Rhône-Alpes. Trois ans de travail, des dizaines de bâtiments, des centaines de logements, des commerces, des hangars. De 400 à 600 emplois étaient prévus pour réunir deux casernes et des centaines de gendarmes à Sathonay-Camp, dans la banlieue nord de Lyon. Précieux en plein plan de relance économique. Mais, à 9 heures, il a reçu un simple mail de la préfecture qui l'informait que la signature était ajournée. Puis on lui a dit que le projet était annulé, pour des raisons financières. Les entreprises en restent effondrées, et les élus locaux, de droite comme à gauche, atterrés. «Ce n'est pas une affaire de politique, dit Pierre Abadie, maire sans étiquette de Sathonay-Camp. Moi, je suis de sensibilité de droite, mais je ne peux pas accepter qu'on raye d'un trait de plume un projet sur lequel nous travaillions depuis six ans.»

«Opérateur». Sathonay s'est construit autour d'un régiment d'infanterie, dissout voilà douze ans. La ville (4 300 habitants) s'est alors retrouvée avec la moitié de sa surface urbanisée en friche, en plein centre-ville. Un projet de prison a gelé les terrains durant deux ans avant d'être abandonné. Puis, alors qu'une zone artisanale allait voir le jour, Nico