La droite européenne n’a aucune intention de porter à dix-huit semaines la durée du congé maternité dans l’Union comme le propose la Commission. Mais à quelques semaines des élections européennes du 7 juin, il est pour le moins difficile de voter contre… Hier, la droite a réussi, à l’issue d’une manœuvre parlementaire bien conduite, à s’opposer au vote de la proposition de directive par la session plénière et l’a renvoyé en commission parlementaire. Ce qui revient à la mettre au frigo pour au moins plusieurs mois. Soit bien après les européennes.
Il faut dire que la gauche de l'Assemblée avait poussé le bouchon un peu loin. Alors qu'actuellement, une directive de 1992 fixe à quatorze semaines minimum la durée du congé maternité (contre quatorze semaines en Allemagne, quinze en Belgique ou seize en France), la commission parlementaire des Droits de la femme a proposé de porter ce congé obligatoire à vingt semaines, soit deux de plus que ce que souhaitait la Commission européenne. Elle a même voulu étendre ce congé à l'adoption et imposer un maintien de la totalité du salaire durant cette période. Mieux : elle a introduit un congé paternité obligatoire de deux semaines, lui aussi étendu aux couples homosexuels. «On se demande ce que vient faire une telle disposition dans une directive consacrée à la santé des travailleuses enceintes, accouchées ou allaitantes», persifle un fonctionnaire européen.
Autant de chiffons rouges pour une droite européenne qui s'interrogeait dé