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Libération

Dassault Aviation, le jet largué

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Crise. Faute de commandes, le constructeur licencie.
publié le 12 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 mai 2009 à 6h51)

C’est une sorte de remake du blues du businessman. Moins de business, c’est moins d’avions d’affaires et donc moins de charge de travail pour les constructeurs aéronautiques. Dassault Aviation, qui ne vit quasiment plus que de cette activité, en fait la douloureuse expérience. En marge du Salon de l’aviation d’affaires, qui ouvre ce matin à Genève, son président, Charles Edelstenne, a annoncé hier qu’il allait recourir au chômage partiel en France de fin septembre à fin décembre. Et, surtout, licencier aux Etats-Unis quelques centaines de personnes sur les 3 000 qu’il emploie outre-Atlantique pour assurer l’aménagement intérieur de ses appareils.

Mauvais genre. L'entreprise française n'est pas la seule touchée. La chute du marché est telle que certains constructeurs, comme les américains Gulfstream et Cessna envisageraient carrément de sécher le mythique Salon du Bourget qui fêtera pourtant en juin son centième anniversaire. Le canadien Bombardier, lui, a déjà annoncé qu'il allait supprimer, d'ici à la fin de l'année, 3 000 emplois de plus (après les 1 360 annoncées il y a quelques mois) à cause de l'effondrement de l'activité. «Des clients prestigieux tels Citibank, Royal Bank of Scotland, ou AIG sont aujourd'hui des damnés dont les commandes ne valent plus rien», notait ainsi Charles Edelstenne en mars, avouant n'avoir «aucune visibilité» sur la durée de la crise ce qui, pour le rassurer, est le cas de beaucoup. Il est vrai que, en pleine