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Libération
Reportage

Au Cameroun, une exploitation de bananes au goût amer

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Développement. PHP, premier producteur du pays, multiplie les abus écologiques et sociaux.
publié le 18 mai 2009 à 10h00
(mis à jour le 18 mai 2009 à 10h00)

Lors de son passage au Cameroun, en mars, le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet a visité les Plantations du Haut Penja (PHP), le premier producteur de bananes du pays. S'agissait-il d'une marque de soutien pour cette société, détenue à 60 % par la Compagnie fruitière, basée à Marseille, et près de 40 % par l'américain Dole et par des actionnaires privés camerounais, et qui est très critiquée depuis quelques mois ? Dans un récent rapport, le Comité catholique contre la faim et le développement (CCFD) et Oxfam-Agir ici la classent parmi les entreprises «peu scrupuleuses» que l'Union européenne (UE) devrait contrôler. Parmi les faits relevés : accaparement des terres au détriment des paysans locaux et par des procédés douteux voire illégaux ; mauvaises conditions de travail pour ses 6 000 employés dont certains travaillent jusqu'à quinze heures par jour sans compensation ; absence de liberté syndicale et licenciements abusifs…

Cancers. «La richesse produite par PHP, qui exporte toute sa production, ne bénéficie pas vraiment à Njombé», la petite localité de l'ouest du Cameroun où s'étendent ses bananeraies, souligne un ingénieur agronome. Le contraste est grand entre les vieilles et tristes baraques de bois, les routes de terre grise défoncées de la ville et les plantations bien entretenues de la société bananière. Les habitants de Njombé, dont les maisons jouxtent les bananeraies de PHP, se plaignent aussi de la pollutio